Introduction
La pandémie Covid-19 a tout au long de l’année continué à être une menace majeure pour les populations vulnérables dépendantes de l’action humanitaire avec un impact majeur dans des zones où les systèmes de santé sont dysfonctionnels. Grâce à une augmentation budgétaire en fin d’année, l’action humanitaire luxembourgeoise a pu intensifier ses efforts pour renforcer son appui dans les contextes humanitaires les plus urgents ou sous-financés.
Aide humanitaire par partenaire
Aide humanitaire par pays
L’année 2021 a encore permis de renforcer le réseau des partenariats de choix du Luxembourg. Ainsi, le service humanitaire a préparé cinq nouveaux cadres de partenariat stratégique avec les organisations humanitaires suivantes : le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et le United Nations Office for Disaster Risk Reduction (UNDRR). Ces accords prendront effet au 1er janvier 2022 pour une durée de quatre ans et donneront encore plus de prévisibilité de financement à ces acteurs, conformément à notre engagement dans le cadre du Grand Bargain, un des résultats principaux du Sommet humanitaire mondial de 2016. L’année 2021 a également connu le début de la co-présidence du Luxembourg du Donor Support Group (DSG) du CICR. Elle connaîtra son point culminant en 2022 avec l’organisation de la réunion annuelle du DSG au Luxembourg.
Par ailleurs, le 28 juin 2021, le ministre Fayot a prononcé le discours d’ouverture lors de l’évènement de lancement de la série de rapports de recherche de l’International Center for Transitional Justice (ICTJ) sur la justice transitionnelle et la prévention, financés par le Luxembourg. Une entrevue entre Franz Fayot et Fernando Travesi, directeur exécutif de l’ICTJ, a pu suivre en juillet 2021, qui a également permis la signature d’un nouvel accord de partenariat pour renforcer les programmes de la justice transitionnelle de l’ICTJ, notamment en Tunisie, en Colombie et en Afrique de l’Est.
Malgré la pandémie, les enveloppes annuelles dédiées aux ONG humanitaires ont pu être maintenues au niveau des années précédentes. Le service a également continué à approfondir ses échanges avec les ONG humanitaires présentes au Luxembourg dans le cadre d’un dialogue structuré. En 2021, une des innovations concernait la mise en place de nouvelles procédures de contrôle de qualité et d’un nouveau système de reporting (template 8+3), dans le but d’harmoniser nos standards de qualité avec ceux de la communauté humanitaire internationale. Enfin, le service humanitaire a également fait recours à l’instrument des recettes affectées externes (External Assigned Revenues) de la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO) à deux reprises, dans le contexte des crises du Myanmar et de l’Amérique centrale. Cet instrument permet de s’engager davantage dans l’approche Team Europe et dans une mise en œuvre concrète des engagements de programmation conjointe afin de renforcer l’efficacité de l’aide.
Grâce à un effort collectif de la Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire, une première version pilote de la nouvelle stratégie de l’action humanitaire a pu être finalisée en fin d’année. Cette stratégie permettra de mieux formuler les orientations stratégiques et thématiques transversales de l’action humanitaire du Luxembourg et de faire un suivi plus rapproché de ses activités grâce à des objectifs concrets. Le document, qui sera publié en 2022, permettra au MAEE de faire face aux besoins humanitaires sans précédent et d’appuyer le système humanitaire qui, selon les dires de Martin Griffiths, « est sollicité jusqu’à la limite de la rupture ».
Compte tenu de la complexité des crises ainsi que de la situation humanitaire dégradante, le Sahel était aussi en 2021 la région prioritaire de l’action humanitaire luxembourgeoise. Dans les régions touchées par des conflits, les civils ont été confrontés à une crise de protection de plus en plus dramatique. Au Burkina Faso, des millions de personnes ont dû fuir leur foyer suite à la recrudescence de la violence dans différentes régions du pays. La crise en Syrie et l’impact de ce conflit prolongé sur la région, la crise des réfugiés Rohingyas au Bangladesh, les conflits en Ethiopie et en Afghanistan ainsi que le conflit au Yémen, qui ravage le pays depuis 2014, étaient également à nouveau des contextes prioritaires.
Par ailleurs, la réponse humanitaire luxembourgeoise a apporté son soutien en 2021 dans d’autres contextes fragiles et complexes, trop souvent oubliés par la communauté des donateurs, y compris le Soudan du Sud, la Somalie, la République Démocratique du Congo, la République centrafricaine, l’Ukraine, la Colombie, le Nigéria, le Venezuela, les Philippines et la Palestine. Finalement, sur le plan humanitaire, l’année 2021 a également été marquée par le tremblement de terre en Haïti en août, l’impact désastreux de l’ouragan Rai/Odette aux Philippines et la crise migratoire en Amérique centrale.
En date du 8 septembre 2021, le ministre Fayot a accueilli au Luxembourg Monsieur Alain Délétroz, directeur général de l’ONG Appel de Genève. L’entrevue a notamment permis de souligner l’importance que le Luxembourg attache au partenariat jeune mais de qualité avec l’Appel de Genève, surtout au Mali, et de discuter sur les possibilités de collaboration renforcée dans les années à venir et de s’échanger sur les contextes opérationnels de l’ONG, y inclus l’Afghanistan, le Mali, l’Ukraine et la Colombie.
Lors de la Conférence des donateurs de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) pour son Disaster Relief Emergency Fund (DREF), qui s’est tenue le 18 octobre 2021, Franz Fayot a annoncé une contribution du Luxembourg au DREF à hauteur de 500.000 euros en 2021.
Lors de sa visite de travail en Jordanie du 14 au 16 septembre 2021, le ministre Fayot a pu visiter plusieurs projets et opérations en cours, dont le camp pour réfugiés syriens Al Azraq ou encore un camp pour réfugiés palestiniens à Amman. La visite ministérielle visait plus particulièrement à échanger avec des partenaires clefs de l’action humanitaire luxembourgeoise actifs dans la région du Moyen-Orient. Ainsi, le ministre a pu échanger entre autres avec les responsables de l’UNHCR en Jordanie, le Coordinateur résident des Nations Unies en Jordanie, la Représentante de l’Union Européenne en Jordanie et le Commissaire Générale de UNRWA.
Le 8 décembre 2021, le ministre Fayot a participé à la Conférence d’annonce virtuelle de haut niveau pour le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), organisée par le Bureau onusien pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), lors de laquelle il a annoncé l’intention du Luxembourg de maintenir son soutien financier au CERF en 2023 et 2024 au même niveau que pour la période 2021-2022 avec un montant de 10 millions d’euros répartis sur deux ans (5 millions d’euros par an). A travers le CERF, l’action humanitaire luxembourgeoise soutient dès lors non seulement les crises urgentes mais également les crises prolongées et dites « oubliées ». Dans le cadre de sa visite à New York, le ministre Fayot a également eu une entrevue avec Monsieur Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies.