Témoignages

Avant d’être JPO, j’ai étudié les sciences politiques à l’Université de Vienne ainsi que la sécurité internationale à l’Université de Bristol. Après mes études, j’ai effectué des stages au Ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, dans des agences des Nations Unies et des ONG. Ces expériences m’ont conduit à mon premier emploi auprès de l’ONG Caritas en tant que conseiller pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, y compris les mineurs non accompagnés, en Autriche.

Deux ans plus tard, j’ai commencé à travailler
en tant que JPO pour l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Liban dans le secteur
de l’éducation, travaillant sur des programmes visant à assurer l’inscription et la rétention des enfants réfugiés syriens à l’école primaire. Après deux ans au Liban, j’ai eu l’opportunité d’être déployée au Niger, où je travaille actuellement pour le HCR depuis février 2021. Dans mon travail quotidien, j’évalue l’éligibilité des réfugiés vulnérables à la réinstallation et coordonne l’information et la gestion des cas avec le terrain, les pays de réinstallation, l’OIM et d’autres parties prenantes et ce afin d’assurer le bon déroulement du processus de réinstallation : de l’identification à la soumission au départ des réfugiés vers les pays de réinstallation en Europe et en Amérique du Nord.

J’ai beaucoup appris depuis mes débuts en tant que JPO, en particulier au Niger, où mon travail est très pratique, concret et pragmatique. Les résultats de mes contributions sont très tangibles et ont un impact direct tant sur la vie des réfugiés que sur l’intervention réinstallation du HCR au Niger. L’opération du HCR au Niger est également spécifique car que je ne travaille pas seulement avec des réfugiés entrés au Niger par leurs propres moyens, mais également avec des demandeurs d’asile évacués par le HCR depuis la Libye vers le Niger à travers le mécanisme de transit d’urgence (ETM). Ces demandeurs d’asile, dont la grande majorité est éligible au statut de réfugié, présentent des vulnérabilités élevées au vu des longues périodes de détention arbitraire et traitements inhumains et dégradants dont ils ont été l’objet en Libye.

Mes expériences au Liban et au Niger m’ont permis de mieux comprendre le domaine de la protection dans l’action humanitaire, les vulnérabilités et les besoins des personnes déplacées de force et ont renforcé ma volonté de continuer à travailler dans ce domaine.

Avant de devenir Assistante technique junior (ATJ) au Bureau régional de LuxDev au Sénégal, j’ai fait des études en économie politique et un Master en économie et politique environnementale. En postulant au programme ATJ, j’espérais surtout découvrir un nouveau domaine professionnel ainsi qu’un pays et des cultures différentes à tout ce que j’avais vécu avant. Du côté professionnel, je voulais découvrir et avoir une meilleure compréhension du secteur de la coopération au développement et des dynamiques internationales en jeu. Personnellement, puisque je n’avais pas encore visité le continent africain avant, j’espérais avoir une meilleure connaissance et compréhension des valeurs et traditions africaines.

Actuellement en poste au Bureau régional de LuxDev à Dakar, je travaille sur le suivi des projets et programmes, la capitalisation du 4^e Programme indicatif de coopération (PIC IV), la formulation du nouveau programme SEN/301, l’élaboration et l’exécution du plan RSE, la communication institutionnelle de LuxDev et j’appuie le bureau sur les thématiques genre et environnement.

Pendant mon expérience en tant qu’ATJ, il y a eu plusieurs moments forts, surtout pendant les missions de terrain et les rencontres avec des bénéficiaires finaux, qui étaient importantes pour moi pour mieux comprendre les activités des projets, le fonctionnement de la coopération et les réalités du terrain.

Dans ce contexte, ma première mission de récolte de témoignages me reste particulièrement en souvenir où Anna, ma collègue ATJ, et moi, nous étions parties ensemble dans les zones nord et centre pour rencontrer des bénéficiaires des deux programmes en formation professionnelle et santé. Nos entretiens étaient par exemple avec une personne ayant bénéficié des services du SAMU de Saint-Louis dans des situations d’urgence ou avec un jeune autoentrepreneur de 27 ans, qui avait bénéficié d’un crédit après sa formation, qui lui avait permis d’investir dans un terrain, qu’il exploite pour l’horticulture grâce à la Coopération luxembourgeoise avec AJIR Niombato et l’Union des Institutions mutualistes communautaires d’épargne et de crédit.

Ce qui m’a inspirée et aidée à mener à bien les missions qui m’ont été confiées, était la patience des Sénégalais, qui ont une autre perception du temps que les gens au Luxembourg par exemple. Le temps est vu de manière plus large et ce qui compte est surtout aujourd’hui et le lendemain « inshallah ». Cela m’a mené à voir le temps de manière plus relaxe et à ne pas être frustrée lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. Ceci n’est qu’un aspect parmi la panoplie d’apprentissages sur le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest, qui ont marqué ma première année en tant qu’ATJ et continuent à être des sources d’inspiration.